Le rdv de CMP était hier, et depuis…

C’était hier, ce rdv avec la pédopsychiatre du CMP, et les doutes de tous les autres professionnels que Marcel avait vus avant ce sont confirmés.

Marcel a un TDAH et un TSA.

J’ai maintenu le rdv de pédopsychiatre en libéral, afin d’avoir la possibilité de lui faire le test. Je ne sais pas si ce test sera d’une grande aide… s’il lui ouvrira/fermera des portes… mais nous sommes prêts à le faire, malgré le coût !

Marcel a écouté et compris ce qui a été dit hier en rendez-vous. En sortant, il m’a dit : je suis fatigué, je veux un goûter.

C’est une réaction typique du Marcel qui a pris beaucoup sur lui, ou du Marcel qui vient de prendre trop d’émotions dans la figure. Il veut manger, alors je lui achète un goûter en sortant. Et il m’a parlé, après avoir mangé : “alors avant j’étais multidys, et après j’étais tdah et maintenant je suis autiste. C’est ça ?”

Ma réponse a été simple : “C’est un peu ça… disons que tu as toujours été tout ça à la fois, mais que nous ne le savions pas. Grâce à tous ces bilans que tu fais depuis des années, nous avons enfin des réponses, et nous allons pouvoir t’accompagner, te comprendre encore mieux, et t’aider à avancer du mieux que nous pourrons.”

Marcel a compris. Il sait : j’ai eu un “ok!” en guise de réponse (oui la communication c’est… direct, rapide, et efficace avec Marcel !)

Honnêtement, nous savions, nous avions eu l’avis des autres professionnels qu’il a vu en bilans avant cela, même s’ils n’étaient pas habilités à établir un diagnostic, ils étaient clairs sur leurs soupçons.

Est-ce que ça va changer quelque chose? non, enfin si… je sais pas ! On savait que Marcel se libérait déjà du masking depuis quelques temps, n’en déplaise à certains.

Oui, nous prenons ce types de réflexions : “Marcel a changé… il le fait exprès non?” ou “depuis qu’il fait des bilans, il en rajoute, tu l’écoutes trop!”. C’est difficile à entendre car on sait que Marcel ne le fait pas exprès, qu’il n’en rajoute pas. C’est encore plus difficile à entendre quand certaines de ces remarques viennent de la famille directe. C’est lourd. Je n’ai pas les mots pour le défendre, je veux me battre, pour lui, pour qu’il soit accepté tel qu’il est vraiment… Mais les mots me manquent. Oui, il a changé ! Il a juste arrêté de se camoufler, arrêté de prendre sur lui pour exploser plus tard, en rentrant à la maison… Enfin, il accepte d’être lui-même, il accepte de se montrer tel qu’il est, il accepte ses ressentis et ses émotions en public !

Enfin, je le sens libéré, il me paraît moins triste. Sauf les jours d’école. Car à l’école, il n’ose pas encore se montrer tel qu’il est, c’est difficile. Il a envie d’être comme les autres et d’avoir des copains, même si ses interactions sociales sont parfois très étranges, quelques enfants acceptent de parler et jouer avec lui. Et il ne veut pas perdre ça, alors il fait des efforts.

Il ne veut pas se faire disputer par la Maîtresse pour son “mauvais comportement”, alors il essaye de se tenir… mais parfois, le soir en rentrant à la maison, Marcel est muet… il ne rit plus… ne parle pas… s’isole… refuse les câlins… là je sais qu’il a fait trop d’efforts pendant la journée.

Maintenant que j’ai la confirmation de tout ça, j’ai pris quelques décisions :

—> il n’ira à la cantine que 2x par semaine… des jours fixés à l’avance, pour une routine bien huilée, mais des journées plus légères aussi.

—> je parlerai à la maîtresse quand il n’ira pas bien, il faut qu’elle accepte aussi que Marcel libère ses émotions dans la journée.

—> les gens qui n’acceptent pas Marcel, je ne les accepte plus non plus. J’ai besoin d’être plus légère moi aussi. Si les gens sont fermés, alors nous nous éloignerons doucement d’eux… tout simplement.

Alors, est-ce que le diagnostic TSA change quelque chose ? Non, dans notre attitude envers Marcel. Oui, dans nos résolutions pour son bien-être !